Le retable de saint Denis au Louvre
Une peinture en or et l'or dans la peinture
Bois transposé sur toile en 1852, fond or, achevé en 1416.
La scène
Jésus crucifié et les deux autres personnes de la Trinité, Dieu le Père et la colombe du Saint-Esprit, figurent au centre de la composition.
A gauche de la croix, saint Denis (3e siècle) reçoit dans sa prison la dernière communion de la main du Christ,
A droite, il subit le martyre avec ses compagnons, Rustique et Eleuthère.
Saint Denis, un saint emblématique de Paris
C'est avec sainte Geneviève, les deux saints emblématiques de la ville de Paris. On dit qu'il est un saint "céphalophore" car, selon la légende, il aurait pris sa tête décapitée entre ses mains et marché depuis le lieu de son martyre jusqu'en haut de la colline de Montmartre, où on lui construisit un premier sanctuaire.
Il est représenté sur bon nombre d'édifices religieux parisiens, en sculpture, sur les vitraux et ici son martyre est admirablement peint sur ce panneau de retable sur fond d'or.
On sait que les artistes flamands du début du XVe siècle qui étaient souvent en même temps des miniaturistes peignaient des oeuvres remarquables de précision. Celui-ci, Jean Malouel ou Henri Bellechose, travaillaient à la cour éclatante du duc de Bourgogne à Dijon, Philippe le Hardi et n'hésitaient pas à utiliser toutes sortes de pigments très coûteux. Ce retable était destiné à la Chartreuse de Champmol dont le baptistère existe encore aujourd'hui.
Le réalisme
Les scènes sont saisissantes de réalisme : on assiste vraiment à une exécution : le bourreau musclé soulève sa hache pour décapiter l'évêque Denis, le visage déformé par l'effort, il a déjà décapité le premier compagnon de Denis et a déjà séparé la tête de Denis de son corps et le troisième saint attend son tour.
Les personnages qui assistent à l'exécution ont également un visage inquiet. Ils se demandent peut-être si on a bien fait de procéder à cette exécution.
(Source ente Médiéval et renaissance FB)