René Ménada, jeune résistant de Beauvechain, tombé pour la liberté
Beauvechain n’oublie pas ceux qui ont payé le prix le plus lourd pour la liberté. Parmi eux figure René Ménada, résistant local, né le 22 mai 1922 et mort tragiquement à Waterloo en 1943, à l’âge de seulement 21 ans. Son nom, moins connu du grand public, incarne pourtant l’engagement courageux d’une jeunesse qui refusa l’oppression durant l’Occupation.
Originaire de Beauvechain, René Ménada grandit dans une région rurale marquée par la solidarité communautaire. Comme tant de jeunes de sa génération, il voit sa vie basculer avec l’invasion allemande en 1940. Refusant de subir, il rejoint rapidement les réseaux de résistance, ces organisations clandestines qui, dans l’ombre, s’employaient à contrer l’occupant par la transmission d’informations, l’aide aux aviateurs alliés, la distribution de tracts et les actions de sabotage.
Les résistants évoluaient dans un danger permanent : dénonciations, arrestations, torture, exécutions ou déportations étaient leur quotidien potentiel. Malgré cela, René Ménada choisit l’engagement. Par conviction. Par patriotisme. Par sens du devoir.
Si les détails précis de ses missions demeurent aujourd’hui difficiles à reconstituer — nombre d’archives clandestines ayant disparu ou n’ayant jamais été consignées pour raisons de sécurité — un fait demeure : son combat s’arrêta brutalement à Waterloo en 1943, où il perdit la vie dans des circonstances liées à son engagement résistant, au cœur d’une Belgique tragiquement déchirée.
Sa disparition fut une onde de choc pour les siens, mais aussi pour tous ces compagnons d’ombre qui savaient que chaque jour de lutte pouvait être le dernier. René Ménada ne connaîtra jamais la libération de 1944 qu’il appelait de ses vœux, mais il en fut l’un des artisans silencieux.
Plus de 80 ans après, son sacrifice rappelle la réalité humaine de la résistance : des hommes et des femmes souvent très jeunes, avec des rêves, des familles et un avenir, qui décidèrent que la liberté valait plus que leur propre vie.
Aujourd’hui, son nom appartient à la mémoire collective de Beauvechain, au patrimoine humain de ces villages brabançons qui, sans bruit mais avec détermination, participèrent à l’effort de résistance belge.
Se souvenir de René Ménada, c’est rappeler que l’Histoire n’est pas seulement faite de grandes batailles, mais aussi d’actes individuels, invisibles, et pourtant essentiels.
(Pierre Quiroule)