A la Renaissance comme au Moyen Age, le terme de « soupe » désigne la tranche de pain que l’on dépose au fond du bol et sur laquelle on verse un bouillon de légumes, plus rarement de la viande. De cette habitude alimentaire sont nées les expressions :
« tremper la soupe » (se mettre à manger)
Et « être trempé comme une soupe ».
Au fil du temps, soupe a cessé de désigner le pain trempé pour désigner directement le bouillon ou le potage.
Aujourd’hui, la formule semble paradoxale (comment tremper une soupe, déjà liquide ?). Pourtant, elle a survécu comme une image populaire et humoristique.
Usage moderne : l’expression est encore utilisée dans le registre familier pour insister sur le fait d’être complètement mouillé, souvent après une pluie battante.
Le pain :
A la Renaissance, comme au Moyen Age, toutes les céréales sont désignées par le terme générique de « bleds ». Ce mot ne correspond donc pas au seul blé que nous connaissons aujourd’hui (et qu’à ces époques anciennes on appelle froment), mais il englobe également des blés anciens comme l’épeautre et l’amidonnier, ainsi que les céréales dites secondaires : orge, seigle, avoine, millet, sarrasin.
Les nobles et les riches consomment eux aussi de grandes quantités de pain. Ils en mangent malgré tout moins que les pauvres et surtout, il ne s’agit pas du même pain. Le pain des puissants est du pain « blanc », fait à partir de froment, tandis que celui des humbles est, le plus souvent, « noir » parce que fabriqué avec de la farine d’autres céréales comme le seigle ou l’orge. Ces dernières sont plus rustiques que le blé et, sur les sols médiocres, produisent davantage de grains.
Image : Repas bourgeois dos au feu, servi par des femmes-Heures usage Rome, Bourges,1500, BnF.
(source entre médiéval et renaissance FB)