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LES SUPERSTITIONS MOYENNAGEUSES

Pisser contre le soleil
Au Moyen Âge, la lune et le soleil étaient considérés comme les yeux de l'univers.
Alors que la lune se contentait de refléter la lumière du soleil, ce dernier détenait le pouvoir d'éclairer mais aussi d'observer ce qui se passait sur terre.
Comme rien n'échappait à cet oeil, on s'abstenait autant que possible de l'offenser en commettant un acte inapproprié.
Se placer ainsi face à lui pour uriner était ainsi une très mauvaise idée. Furieux de ce manque de respect, le soleil se vengeait en affligeant les fautifs de deux types de maladies :
 
Les orgelets, par association d'idées avec l'oeil solaire, ou une colite néphrétique, car on pensait que le soleil entrait dans le corps par les voies naturelles et asséchait une partie de l'urine pour former des calculs rénaux.
Pisser contre une abbaye
L’acte d’uriner contre une église ou une abbaye au Moyen Âge pouvait entraîner des sanctions sévères — et dans certains cas, des peines extrêmes. Bien que les sources soient rares sur les cas précis, il existe des témoignages indirects qui montrent à quel point les lieux sacrés étaient protégés par le droit religieux et royal.
Les églises et abbayes étaient considérées comme inviolables. Les actes jugés irrespectueux envers ces lieux — comme uriner contre leurs murs — étaient perçus comme des offenses à Dieu.
L’Église pouvait excommunier ou condamner à des pénitences sévères ceux qui profanaient ses lieux.
Le pouvoir royal, en alliance avec l’Église, pouvait imposer des peines corporelles ou même capitales pour des actes jugés sacrilèges.
Charles VI et la sévérité des peines
Dès le XIVe siècle, les Parisiens sont assujettis à une taxe pour financer l'enlèvement des ordures. Une ordonnance de Charles VI interdit de jeter des excréments et autres immondices dans les cours d'eau, et des réglementations obligent les métiers salissants ou émetteurs de résidus toxiques à s'implanter en aval des cités.
Comme les passants ne se gênent pas pour uriner au pied des maisons, il faut peindre des croix au bas des murs pour les en dissuader. Les contrevenants seraient alors blasphémateurs, crime grave entre tous.
 
Dans la Chronique du religieux de Saint-Denys - texte, rédigé par Michel Pintoin, moine de l’abbaye de Saint-Denis, est une source précieuse sur le règne de Charles VI. Il relate de nombreuses décisions royales concernant la religion et la morale publique.
Il est plausible que des peines très sévères aient été prononcées pour des actes de profanation, surtout si commis en période de tension religieuse ou politique.
 
Illustration : Mécréant foudroyé pour avoir uriné sur la croix. Vie et miracles de Saint Louis, France XVe siècle. Paris, BnF, ms français, 2829, folio 22.
(source Entre médiéval et renaissance FB)

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